“Quoi tu n’as pas encore lu Les Quatre accords Toltèques ?!” Voilà la réaction d’une amie au cours d’une discussion sur nos lectures de confinement. Curieuse, je me suis empressée de lui emprunter ce best-seller dont la promesse est de vous aider à trouver “la voie de la liberté personnelle”. Après les éloges entendues à son sujet, je vous avoue que je n’ai pas été déçue. En un peu moins d’une demi-journée, le livre était dévoré. Entre prises de consciences et enseignements philosophiques, j’ai trouvé dans ce livre de quoi réfléchir sur la perception de la vie. Bien que la publication du livre date de 1997, je me suis dit que je n’étais probablement pas la seule à ne pas l’avoir encore découvert. C’est pourquoi j’ai décidé de vous le présenter à mon tour. Zoom sur l’auteur. Les Quatre Accords Toltèques dont le titre original est “The Four Agreements a practical guide to personal freedom” a été écrit par Don Miguel Ruiz. Issu d’un petit village mexicain, il est fils d’une guérisseuse, petit-fils d’un “nagual” chaman, et dernier d’une famille de 13 enfants. Il était devenu médecin quand un grave accident de voiture vient transformer sa vie. Il décide alors de retourner auprès de sa mère afin d’apprendre les enseignements ancestraux toltèques. Il souhaite comprendre l’essence de la vie. Rien que ça. En combinant mythologie toltèque et perspectives scientifiques, il théorise dans ce premier livre une nouvelle philosophie sur la quête de vérité et d’authenticité personnelle. Publié pour la 1ère fois en 1997, le livre devient vite un best-seller, est traduit dans 46 langues et connaît de nombreuses rééditions. Pour commencer, qui sont les Toltèques ? Pour mieux comprendre le livre, commençons d’abord par un peu d’Histoire. Guerriers du nord de l’Amérique latine, les Toltèques étaient un peuple nomade qui se serait sédentarisé sur le plateau central Mexique entre les années 1000 et 1300. Ils auraient développés une sagesse particulière notamment dans les arts et l’architecture. D’ailleurs, le mot “Toltèque” vient du nahuatl qui signifierait “maîtres bâtisseurs” ou “artisans”. Leur religion semble avoir été de type chamanique et leurs Dieux représentaient le ciel, l’eau ou encore la terre. Plus tard, les Aztèques considèrent les Toltèques comme l’origine de toute civilisation. Admiratifs, ils revendiquent cet héritage. Ils imitent leur culture, leur religion et continuent de transmettre leurs connaissances et leur philosophie. La domestication de la planète vu par Don Miguel Ruiz. L’intégralité du livre de Don Miguel Ruiz se base sur ce qu’il appelle le “processus de domestication de la planète”. Selon lui, en tant qu’enfant, notre vraie nature serait d’aimer, d’être heureux et de profiter de la vie. Ce n’est que plus tard que nous sont inculquées des règles et des valeurs par la société. Celles-ci nous sont imposées à l’aide d’un système de récompenses et de punitions. Cherchant à obtenir ces récompenses et éviter ces punitions, nous nous “transformons” en une autre personne. Nous apprenons à devenir ce que les autres veulent que nous soyons. Nous nous mettons à nous mentir à nous-même et faisons semblant d’être un autre. Toujours selon l’auteur, ces règles et valeurs constituent des “accords” que nous passons avec les autres mais aussi et surtout, avec nous-même. Tout au long de notre vie, nous amassons tous ces accords dans notre propre “Livre de la Loi” livre mental que nous créons de toutes pièces et qui régit notre esprit et nos comportements. Pour faire respecter ce Livre de la Loi, Miguel Ruiz explique que nous nous sommes tous créés un “Juge intérieur”. Pour chaque écart à ce livre, notre juge nous puni. Le juge intérieur, c’est cette petite voix qui nous dit que nous ne sommes pas à la hauteur, que nous ne serons jamais parfait. Ces jugements sont reçus par la “Victime”. C’est cette autre partie de nous qui subit et génère des sentiments comme la honte ou la culpabilité. Nous avons donc appris à nous juger ET à nous punir tout seul. Plus besoin de personne pour le faire à notre place. Nous nous jugeons en permanence sur ce que nous faisons ou non, sur ce que nous ressentons ou non, etc. La combinaison du Livre de la loi, du Juge et de la Victime nous rend prisonniers de nos propres accords. Nous ne sommes plus heureux. Ce qui nous pousse inévitablement dans cette quête perpétuelle de bonheur et de liberté, initialement présents dans notre “vraie nature”. Notre premier travail consiste donc à prendre conscience de l’existence de tous ces accords passés avec nous-même et qui régissent notre vie. C’est seulement après cette prise de conscience qu’il sera possible de changer, de nous “libérer à nouveau”. Comme solution, Don Miguel Ruiz propose alors de neutraliser nos anciens accords par l’appropriation de 4 nouveaux accords. 1. “Que votre parole soit impeccable” Le premier accord s’appuie sur l’importance et la force des mots. Autant capable de créer que de détruire, la parole peut au choix libérer ou asservir. L’auteur compare la parole à des graines semées dans notre esprit. Notre propre parole et celle des autres à notre égard, nous construisent et conditionnent notre esprit. En suivant cette logique, le jugement de soi ou d’autrui vient polluer notre mental avec de la négativité. En critiquant quelqu’un ou quelque chose, c’est nous-même que nous blessons. Le premier enseignement toltèque nous invite donc à parler avec intégrité, tout en cultivant la modération et l’indulgence. Se libérer de nos anciens accords commence par l’absence de dénigrement. Chacune de nos paroles doit être utilisée dans un but de vérité et de bienveillance. 2. “Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle” “Vous n’êtes jamais responsables des actions d’autrui, seulement de vous-mêmes”DON MIGUEL RUIZ Ce deuxième enseignement s’appuie sur l’importance que nous accordons à … nous-même !En grandissant, nous avons développé une certaine “Importance personnelle”. Celle-ci nous contraint à tout ramener à nous. Nous avons pris pour habitude de prendre les choses personnellement et de s’en offenser. Ce faisant, nous entrons en conflit avec nos accords et croyances. Ce qui nous conduit inévitablement à une sensation d’inconfort et de tristesse. Don Miguel Ruiz nous apprend qu’il est indispensable de sortir de cet égocentrisme. Notre vérité n’est pas celle d’autrui. Et inversement. Qu’elles soient positives ou négatives, les paroles des autres ne sont qu’une projection de leur réalité, de leur état d’esprit et de leurs propres croyances. Dès lors, il s’agit de laisser à l’autre la responsabilité de son action ou de sa parole. Si nous parvenons à prendre du recul et à rester objectifs, nous ne souffrirons plus des effets négatifs engendrés par cette habitude de tout prendre personnellement. 3. “Ne faites pas de suppositions” “Nous supposons que tout le monde voit la vie comme nous la voyons. Nous supposons que les autres pensent ce que nous pensons, qu’ils ressentent les choses comme nous les ressentons, qu’ils jugent comme nous jugeons.” Le troisième accord Toltèque est intimement lié au second. Nous prêtons sans cesse des intentions à autrui ou faisons des suppositions en toutes situations. Nous avons tendance à les interpréter comme une vérité. Puis nous en faisons une affaire personnelle… Nous avons aussi pour habitude de faire des suppositions à propos de nous-même sur nos capacités, nos échecs, nos réussites, etc. Hors les suppositions sont des créations de notre esprit. Elles trouveraient leur origine dans notre manque de courage à exprimer notre volonté. Pour contrecarrer cette habitude, l’auteur recommande tout simplement de prendre du recul et d’apprendre à écouter. En étant capable d’écouter et en créant une meilleure communication avec autrui, nous posons les bonnes questions, nous éclaircissons la situation. Il n’y a plus de place pour l’interprétation. Quant aux suppositions sur soi-même, il s’agit d’apprendre à rester objectif afin d’avoir une meilleure appréciation de nous-même. La solution ? Apprendre à s’aimer et s’accepter tel que l’on est vraiment. 4. “Faites toujours de votre mieux” Ce dernier accord vient compléter les 3 accords précédents. Simple mais efficace faisons toujours de notre mieux. Ni plus, ni moins. Le danger réside dans la recherche de la perfection. Si nous cherchons à faire “plus”, nous dépensons plus d’énergie que nécessaire. Nous nous fatiguons. Au final, nous agissons contre nous-même. Ce qui devient contre productif. En revanche, si nous faisons “moins”, nous nous exposons cette fois-ci à ressentir de la frustration, de la culpabilité ou encore des regrets. Il est donc nécessaire de trouver son équilibre. Lorsque nous faisons de notre mieux, nous générons de l’envie et de l’action. “Si vous agissez simplement pour le plaisir d’agir, sans attendre de récompense, vous découvrirez que vous apprécierez tout ce que vous ferez. Vous en serez récompensé, mais vous ne serez plus attaché à la récompense. Vous pourriez même obtenir plus pour vous-même que vous ne l’auriez imaginé sans attendre de récompense. Si on aime ce que l’on fait, si on fait constamment de son mieux, alors on jouit pleinement de la vie. On s’amuse, on ne s’ennuie pas, on n’est pas frustrés.” Comment faire de son mieux ? En restant indulgent avec nous-même. Notre “mieux” aujourd’hui ne sera pas le même que notre “mieux” demain. Concentrons-nous sur le présent, essayons de remplacer “je dois” par “je peux”. Puis ne cherchons plus à faire trop, ni trop peu. Faisons juste de notre mieux. Vers un 5ème accord Toltèque Comme son nom l’indique, le 1er livre “Les Quatre Accords Toltèques” ne révèle que … 4 enseignements. Cependant, en 2010, Miguel Ruiz pousse son analyse et publie un autre livre appelé “Le cinquième Accord Toltèque – la voie de la maîtrise de soi”. “Soyez sceptiques mais apprenez à écouter.” Pour aller plus loin dans son développement personnel, ce dernier accord préconise “d’être sceptique”. Comprenez par là, savoir douter Être capable de se remettre ses croyances et celles d’autrui en question. Ne pas s’arrêter seulement à ce que l’on entend, ni à ce que nous croyons. Le doute créé une distance par rapports aux situations de notre vie et nous permet d’envisager d’autres perspectives. Pour découvrir ces nouvelles perspectives, il s’agir “d’apprendre à écouter”. En écoutant, nous ne sommes plus en train d’essayer d’imposer notre opinion à autrui. Nous cherchons à le comprendre. Nous améliorons la communication. Il n’est pas nécessaire de prendre tout ce que l’autre nous dit comme une vérité car le vrai partage réside alors dans notre capacité d’écoute et le respect de la vision de l’autre. La première étape, c’est la prise de conscience. Bonne nouvelle ! Vous venez de la passer. En lisant cet article, vous vous êtes sûrement rendu compte de certaines de vos habitudes et souhaitez peut-être en changer. Concernant les 4 accords Toltèques à appliquer ou 5 pour les plus ambitieux, c’est souvent plus facile à dire qu’à faire. Mais le secret réside dans l’entraînement et la répétition. Restez indulgent et bienveillant envers vous-même et les autres. Laissez-vous le temps d’assimiler ces concepts et de leur permettre de se faire une place dans votre esprit. Avec du temps et de la répétition, vous allez finir par ressentir des changements dans votre perception. Vous saurez alors que vous êtes sur la bonne voie. Et surtout, souvenez-vous, vous faites de votre mieux ! Post Views 629