JusquĂ  la mi-septembre, un ballon dirigeable survolera l’Europe, du nord au sud, avec Ă  son bord des scientifiques et du matĂ©riel d’analyse. Objectif de ce survol : mieux caractĂ©riser
PubliĂ© le 30 novembre 2020 Ă  17h34, mis Ă  jour le 30 novembre 2020 Ă  17h42Source JT 20h WEAÉRONEF - Les ballons dirigeables, qui avaient disparu Ă  la fin des annĂ©es 30 aprĂšs un terrible accident, ont de nouveau le vent en poupe. Le 20H de TF1 fait le point sur le projet de l'entreprise française Flying ballon dirigeable s'apprĂȘte Ă  faire son grand retour. À quoi ressemblera-t-il ? Ce sera toujours un immense ballon ovale. La rĂ©volution, c’est que ce nouveau dirigeable sera Ă©quipĂ© d’une dizaine de petits moteurs tout autour grĂące Ă  eux, il pourra voler en mode stationnaire pendant des heures. Il ne servira pas au transport de passagers, mais de marchandises. Le 20H de TF1 prend l'exemple, dans la vidĂ©o en tĂȘte de cet article qui s'appuie sur les infographies en 3D, de troncs d'arbres qu'il faudrait aller rĂ©cupĂ©rer dans une forĂȘt difficile d'accĂšs. Le dirigeable serait alors la dirigeable du futur a la taille gigantesque de trois avions A380. Sa capacitĂ© de chargement constitue son principal atout il pourra emporter dix fois plus qu'un avion gros porteur et six fois plus qu'un hĂ©licoptĂšre. Certes, il est moins rapide que l'avion, puisqu'il ne vole qu'Ă  100km/h maximum. Mais il est dix fois moins cher, car trente fois moins gourmand en carburant, avec une autonomie de plus de 1000 km. Et dĂ©sormais, plus de problĂšme de sĂ©curitĂ© car c'est de l'hĂ©lium, et non de l'hydrogĂšne hautement inflammable comme autrefois, qui sera utilisĂ©. En 2021, une usine de la taille du Grand Palais va ĂȘtre construite en Aquitaine par la sociĂ©tĂ© française Flying Whales, qui parie sur le retour des dirigeables. PremiĂšre livraison envisagĂ©e 2023, si les vents sont lemĂȘme thĂšmeToutTF1 InfoLes + lusDerniĂšre minuteTendanceVoir plus d'actualitĂ©s Voir plus d'actualitĂ©s Voir plus d'actualitĂ©s
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Il suffit de s’intĂ©resser au cas d’une production comme Batgirl 2022 d’Adil El Arbi et Bilall Fallah, produit par DC Films et propriĂ©tĂ© du nouveau conglomĂ©rat Warner Bros. Discovery. Les executives de la multinationale en ont condamnĂ© la sortie parce que son coĂ»t Ă©valuĂ© Ă  80 millions de dollars est ou bien trop Ă©levĂ© pour une diffusion en vidĂ©o Ă  la demande, ou bien trop bas pour une exploitation classique en salles. Si Hollywood reste encore le nom d’un monument, celui d’une industrie qui a pu s’enrichir de l’art des artisans y travaillant, elle ne dĂ©signe plus aujourd’hui qu’accumulation monumentale de ruines. C’est dans ce contexte, de surcroĂźt aggravĂ© par les effets de la crise sanitaire qui profitent aux plateformes en sabrant de moitiĂ© les recettes mondiales, cinĂ©ma d’auteur comme blockbuster, que l’on doit apprĂ©cier Nope, le nouveau film de Jordan Peele. AprĂšs le carton public et critique de Get Out 2017 suivi, dans une moindre mesure, par celui de Us 2019, Nope impose dĂšs sa premiĂšre semaine de sortie son auteur au rang de grand sauveur d’une industrie qui saurait encore allier l’intelligence au divertissement, raflant au passage le titre Ă  M. Night Shyamalan dont la juvĂ©nilitĂ© aura pris un sĂ©rieux coup de vieux avec Old 2021. Le truc, c’est qu’il le sait, et peut-ĂȘtre mĂȘme ne le sait-il que trop bien. Jordan Peele est en effet exemplaire d’un cinĂ©ma si conscient de lui-mĂȘme qu’il doit accomplir des prouesses pour rĂ©ussir Ă  retomber simplement sur ses pieds. Jouant le joker du second degrĂ© en ne perdant pas la main d’une volontĂ© de sĂ©rieux, amusant la galerie en menant par le bout du nez les blasĂ©s, jonglant avec des rĂ©fĂ©rences partagĂ©es tout en tentant de tirer son Ă©pingle d’un jeu biaisĂ© tant son champ aura Ă©tĂ© balisĂ©, dansant de part et d’autre de la ligne sĂ©parant l’humour de l’horreur, Jordan Peele gonfle Ă  chaque nouveau film les ambitions et les budgets tout en sachant tirer profit d’une Ă©conomie narrative oĂč la suggestion fait monter les enchĂšres du diffĂ©rĂ©. La grenouille et le bƓuf, la fable de Jean de La Fontaine est inĂ©vitable, elle jouit d’ailleurs d’une infaillible actualitĂ©, on l’avait dĂ©jĂ  remarquĂ© chez Gaspar NoĂ©. Ce qui diffĂ©rencie Jordan Peele de ce dernier, c’est que chez lui l’idĂ©e en est assumĂ©e afin d’en rĂ©dimer la hantise, mĂȘme si l’assomption n’est jamais qu’une maniĂšre, moins innocente que perverse, d’amplification d’une impossible conjuration. On ne peut pas ne pas voir en effet que le finale de Nope tient dans l’explosion en plein vol d’un ballon de baudruche, dĂ©truit par l’absorption fatale d’un autre. Ce qui a raison du mal venu d’ailleurs, c’est un artefact flottant et kitsch de la culture saturĂ©e, qui raconte toujours au fond la mĂȘme fable hollywoodienne, celle d’une industrie qui pourrait tout assimiler sans craindre d’éclater. L’équilibriste du blockbuster qui fait lever les yeux en dĂ©signant le ciel a besoin pour cela d’avoir les pieds bien arrimĂ©s sur la terre. Parce que lever les yeux au ciel n’est pas sans danger, le risque Ă©tant avec la voracitĂ© celui de l’indigestion. Avoir les yeux plus gros que le ventre est une expression commune au français et Ă  l’anglais. Nope est un film littĂ©ralement gonflĂ©, qui ne raconte rien sinon ce qu’il en est des blockbusters crevant les plafonds avant d’éclater comme des ballons. Les renversements du remplacement RĂ©sumons les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Get Out, c’est l’actualisation de L’Invasion des profanateurs de sĂ©pultures 1956 de Don Siegel au prisme de la question raciale, c’est aussi la relecture pop de Peau noire, masques blancs 1952 de Frantz Fanon. Les ombres du slasher s’y sont vues Ă©lucider par un projecteur mettant l’accent sur l’impensĂ© racial des fictions paranoĂŻaques qui dĂ©lirent hyperboliquement l’autre sans se prĂ©occuper de leur blanchitĂ© propre. La mĂ©taphore des Noirs Ă  l’extĂ©rieur mais Blancs Ă  l’intĂ©rieur aux États-Unis, on les appelle les Bounty », en Grande-Bretagne les Oreo » est paradoxalement gĂątĂ©e par un reste d’essentialisation racialiste les Noirs Ă  l’extĂ©rieur devraient l’ĂȘtre aussi Ă  l’intĂ©rieur que dĂ©ment fermement la conclusion du livre de Fanon. Us, c’est la lutte des classes au miroir du doppelgĂ€nger, opposant les modĂšles Ă  leurs doubles qui les envient. Le ressentiment des simulacres tient toutefois lieu d’argument consensuel au sein du rĂ©pertoire hollywoodien, exemplairement dans Joker 2019 de Todd Phillips. Si, d’un cĂŽtĂ©, Us dĂ©politise son sujet en usant d’une psychologie sociale vieillotte, de l’autre il fait d’un Ă©vĂ©nement mĂ©diatique inconsistant Hands Over America » en 1986 la matrice d’une parodie rĂ©vĂ©lant Ă  quel point une scĂšne culturelle de charitĂ© dĂ©diĂ©e Ă  l’union nationale est pure facticitĂ©. Us, le titre dit nous en français, mais Us c’est aussi un bout de USA, un nous qui ne l’est donc qu’à moitiĂ©, le nous d’une AmĂ©rique divisĂ©e. Un bout chantĂ© dans le hit I Got 5 on It » de Luniz, l’autre qui reste en travers de la gorge de Red, le double d’AdĂ©laĂŻde qui se rĂ©vĂšle le double de son double. Get Out et Us auront Ă  leur maniĂšre proposĂ© la table d’un mythe rĂ©actionnaire contemporain, celui du grand remplacement », tantĂŽt parce que la substitution se fait au bĂ©nĂ©fice de la domination raciale renforcĂ©e spoiler ! y compris avec l’argument de la tolĂ©rance, tantĂŽt parce que les doubles veulent prendre la place des rĂ©fĂ©rents spoiler ! afin de corriger l’injustice d’une inversion primitive. L’horreur, c’est concrĂštement qu’un afro-Ă©tasunien se perde dans les ruelles d’une banlieue rĂ©sidentielle WASP ; c’est, plus allĂ©goriquement, qu’un double rĂ©clame vengeance pour avoir Ă©tĂ© le modĂšle ayant perdu dans son enfance sa place de rĂ©fĂ©rence. L’horreur, ce n’est pas tant le remplacement que le refoulement d’un remplacement originaire dont ses relances sont factices. Les larmes qui roulent des yeux exorbitĂ©s de leur protagoniste respectif, jouĂ© l’un par Daniel Kaluuya un acteur anglais d’origine ougandaise et l’autre par Lupita Nyong’O une actrice mexicaine d’origine kĂ©nyane, sont devenues la signature du cinĂ©ma de Jordan Peele qui dirige des acteurs Ă  la peau noire trĂšs foncĂ©e, en sachant trĂšs bien que la pigmentation et le degrĂ© de mĂ©lanine, autrement dit le colorisme sont des questions politiques aussi2, ayant pour figure-limite celle de Michael Jackson, assumĂ©e dans Us avec un T-shirt, plus allusivement dans Nope avec l’apparition d’une femme dĂ©figurĂ©e. Les larmes versĂ©es le sont donc aussi pour l’icĂŽne pop sacrifiĂ©e sur l’autel de la whiteness », de la dĂ©pigmentation exigĂ©e par l’hĂ©gĂ©monie hollywoodienne de la blanchitĂ©. AprĂšs avoir jouĂ© avec les conventions du cinĂ©ma d’horreur ou fantastique pour en retourner la peau et rĂ©vĂ©ler avec un inĂ©gal succĂšs leur biais refoulĂ©, tensions raciales et question sociale, Jordan Peele revient avec Nope. Entre-temps, il a gĂąchĂ© ses talents dans des projets tous azimuts, production de films et de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es comme La QuatriĂšme Dimension en 2019 et Lovecraft Country en 2020, qui partagent la mĂȘme ambition de soumettre les rĂ©cits originaux ou les imaginaires hĂ©ritĂ©s dans l’administration systĂ©matique d’un message dont l’antiracisme a au moins le mĂ©rite d’ĂȘtre problĂ©matique, tantĂŽt en sanctionnant des afro-Ă©tasuniens ayant cru ingĂ©nument avoir soldĂ© les comptes de l’histoire du pays Candyman de Nia DaCosta, 2019, tantĂŽt en dĂ©douanant la police de sa participation au racisme institutionnel ou systĂ©mique BlacKkKlansman de Spike Lee, 2018. Lever les yeux au ciel dans Nope - © Universal Pictures France Nope voudrait remettre les choses en place et, partant d’un scĂ©nario convenu du type Cowboys et Envahisseurs de Jon Favreau, 2011, faire tomber la foudre de quelques fondamentaux. Le film de Jordan Peele est en effet hantĂ© par un autre type de substitution, le remplacement des hĂ©ritiers d’un art du spectacle enracinĂ© dans une morale pragmatique, les pieds sur terre, par ceux qui misent frivolement sur les vertiges du dĂ©collage sans penser Ă  un moment ou Ă  un autre Ă  l’atterrissage. Pouces en l’air Avec Nope, Jordan Peele bombe Ă  l’évidence le torse. 68 millions de dollars de budget, pellicule 65 mm. et format IMAX, 700 plans dĂ©volus aux effets spĂ©ciaux aprĂšs tout le genre l’exige, il s’agit dĂ©sormais de s’attaquer Ă  la science-fiction. Une banale histoire d’agression extraterrestre dans le dĂ©sert californien a le jabot gonflĂ© par le mĂ©ta-cinĂ©ma dont la borne est fixĂ©e rien moins que par le premier film supposĂ© de l’histoire du cinĂ©ma, deux secondes d’un jockey noir sur un cheval dont Jordan Peele, dans Nope, imagine la gĂ©nĂ©alogie en redonnant par le jeu de la fiction une identitĂ© Ă  celui dont l’histoire n’aurait pas retenu le nom. La succession dans l’usage des camĂ©ras numĂ©riques puis analogiques maniĂ©es par un opĂ©rateur reprĂ©sentant avec morgue le cinĂ©ma documentaire alors qu’il cachetonne dans l’industrie publicitaire rĂ©sume au galop une histoire des images mobiles qui trouve son point de culmination avec l’attraction foraine d’un puits servant Ă  tirer le clichĂ© de ses usagers. Refaire le film d’Eadweard Muybridge, qui date de 1887, avec l’économie actuelle du blockbuster farci de CGI tĂ©moigne d’une pachydermie qui, tour d’esprit spĂ©culaire oblige, se reconnaĂźt dans l’agresseur lui-mĂȘme, identifiable tantĂŽt Ă  un ballon de baudruche gĂ©ant, tantĂŽt Ă  une poche trouĂ©e. Si dans Nope, Jordan Peele, tel un basketteur professionnel, fait tourner sur son index le ballon des hypothĂšses caractĂ©ristiques de l’ufologie, c’est pour retenir que l’envahisseur n’est pas une espĂšce intelligente, seulement un Ă©norme prĂ©dateur qui s’est trouvĂ© un territoire de chasse privilĂ©giĂ© du cĂŽtĂ© du dĂ©sert d’Agua Dulce. Surtout, la grosse bestiole Ă  l’effrayante voracitĂ© se cache dans les nuages. L’image du nuage dont l’immobilitĂ© dĂ©voile un leurre est l’intelligent catalyseur de la dĂ©bauche d’effets spĂ©ciaux. C’est que le ciel est truquĂ©, autrement que dans Truman Show 1998 de Peter Weir, mais quand mĂȘme. Il y a une semblable dĂ©fiance Ă  l’égard du ciel au nom d’une critique du spectacle. Au-dessus le ciel est truquĂ©, au-dessous le dĂ©sert est vrai. Le ciel, c’est pourtant l’endroit que l’on aime regarder, les cieux des promesses de la religion, le soleil couchant Ă  l’horizon des cartes postales estivales. Le ciel est immense au pays de la skyline, surtout Ă  Hollywood oĂč filmer en contre-plongĂ©e relĂšve de l’obligation rituelle. Nope serait alors Ă  sa maniĂšre comme une rĂ©ponse au cynisme rĂ©cent de Don’t Look Up 2021 d’Adam McKay. Ici, le ciel qui invite Ă  lever les yeux, d’autant plus quand il est filmĂ© en format IMAX, est un piĂšge pour le regard auquel il faut opposer la maĂźtrise du sol et de la gravitĂ©. C’est au sol que l’on apprend Ă  dresser les chevaux en identifiant les foyers de leur animalitĂ©, territorialisation instinctive et rĂ©action violente au dĂ©fi des regards. Ne pas cĂ©der Ă  l’attrait du ciel en gardant les yeux rivĂ©s sur le sol, c’est redonner du poids Ă  une science-fiction enflĂ©e par la culture saturĂ©e en le retrouvant du cĂŽtĂ© du western, on y reviendra. Entre les personnages de Nope, le partage des eaux, autrement dit des bons points s’effectue ainsi. La fratrie des Haywood, hĂ©ritiĂšre d’une prestigieuse gĂ©nĂ©alogie de cinĂ©ma en voie d’épuisement, peut en effet se mĂ©fier des semblants du ciel en gardant les pieds sur terre. Elle y a travaillĂ© grĂące au dressage des chevaux qui est un apprentissage de soi, une praxis immunisant contre les mirages. Daniel Kaluuya dispose ainsi de cette placiditĂ© Ă  laquelle doit apprendre Ă  se ranger sa sƓur Emerald Keke Palmer, plus excentrique et soignĂ©e de son hystĂ©rie. On n’insistera pas sur le fait que l’actrice a la peau plus claire que celle de son partenaire, on n’épiloguera pas davantage sur le fait qu’Emerald soit lesbienne. Qui voit du wokisme » chez Jordan Peele se fourre le doigt dans l’Ɠil, lui qui en serait un pourfendeur ironique les wokes » ont chez lui le goĂ»t du Bounty, dĂ©jĂ  avec ses excellents sketchs comiques avec Keegan-Michael Key, Key & Peele 2012-2015. A contrario, le voisin qui tient le parc Ă  thĂšme, Ricky Jupe » Park Steven Yeun, a le bastringue organisĂ© pour faire du ciel un terrain canonique de profitabilitĂ©. Les panneaux publicitaires et leurs pendants en ballons dĂ©signant l’horizon de l’index, ses gestes mĂȘmes quand il adresse des pouces en l’air aux Haywood, tĂ©moignent de ce goĂ»t amĂ©ricain du ciel, cette propension dont tout le cinĂ©ma de Steven Spielberg organise la gestion quand ses hĂ©ros se dressent, les yeux Ă©carquillĂ©s, regardant dans la direction de ce contrechamp qu’il nous faut forcĂ©ment dĂ©sirer tant il nous fait dĂ©jĂ  bander. Pourtant, Jupe » aurait dĂ» prendre au sĂ©rieux le nom qu’il a attribuĂ© Ă  son barnum, Jupiter’s Claim ». Il aurait dĂ» tirer autant une bien meilleure leçon d’un traumatisme d’enfance quand, sur le tournage d’une sitcom Ă  laquelle il participait, un chimpanzĂ© effrayĂ© par un ballon ayant Ă©clatĂ© dans les cintres du studio a pĂ©tĂ© les plombs en massacrant la plupart des acteurs. Ce qui monte au plafond comme ce qui tombe du ciel peut crever en libĂ©rant des foudres violentes. La bĂȘtise de Jupe », lĂ©gĂšrement adoucie par la beautĂ© de l’acteur, sert toutefois par dĂ©faut l’agencement du Meccano. Pouces en l’air, c’est Ă  l’inverse faire Ă©galement une pause. C’est retrouver un sens non de l’inertie mais de la gravitĂ© quand l’allĂšgement finit par se confondre avec un Ă©videment qui trouve son image cauchemardesque dans la bĂ©ance gloutonne de l’extraterrestre. Ce qui tombe du ciel, c’est aussi du plastique et de la petite monnaie. C’est le dollar qui tue le pĂšre Haywood en lui fendant l’Ɠil droit. La monnaie de singe rĂ©tribue des spectacles comme des outres engorgĂ©es de nĂ©ant. Pouces en l’air, ça donne une blague aussi quand le prĂ©dateur dĂ©gobille Ă  un peu Ă  la maniĂšre du monstre de The Host 2006 de Bong Joon-ho, c’est surtout dans la gerbe des matĂ©riaux artificiels qui polluent nos existences en les rendant peut-ĂȘtre inassimilables pour le ventre dĂ©licat des aliens. La montagne et le charpentier Le savoir-faire est roublardise dans la maĂźtrise de l’exercice de style, cow-boys et aliens, la science-fiction retrouvant de son pragmatisme terrien grĂące aux cavalcades du western. Mais la virtuositĂ© trouve sa consistance dans une gravitĂ© morale qui compense quelque peu les hoquets de la frivolitĂ© et les ambiguĂŻtĂ©s de l’entertainer. Celui qui fait la morale au spectacle fait de cette moralisation un adjuvant sĂ©rieux au spectacle qui, la fin en est l’aveu, ne l’aura pas Ă©tĂ©. Jordan Peele veut bien en effet faire la morale au spectacle, il tape dans les sitcoms dont les singeries finissent dans une sauvagerie qui traumatise les enfants, il fait la nique aux parcs Ă  thĂšme qui reprĂ©sentent d’abord une domestication humaine se croyant bĂȘtement immunisĂ©e contre les excentricitĂ©s du dehors et les imprĂ©visibilitĂ©s du rĂ©el, il prend fait et cause pour la dĂ©fense des animaux, les chimpanzĂ©s comme les chevaux. Tout cela ne l’empĂȘchera pas de livrer un grand spectacle organisĂ© dans la mort d’un prĂ©dateur qui consiste aussi dans la capture de son image. Nope paie rubis sur l’ongle ses dettes Ă  Steven Spielberg, Les Dents de la mer 1975, Jurassic Park 1993 et La Guerre des mondes 2005. Sa stratĂ©gie consiste cependant Ă  poser que cela ne saurait suffire. Les accords majeurs ont besoin aussi d’harmoniques mineures et si Spielberg nomme littĂ©ralement la montagne ludique qu’il faut conquĂ©rir pour traverser la stratosphĂšre, le ciel est un leurre que l’on corrige en gardant les pieds sur la terre. Au leurre on doit alors opposer un sol. La montagne ne va pas sans le charpentier. C’est ainsi que prend son sens un symbole dĂ©libĂ©rĂ©ment appelĂ© Ă  ĂȘtre mastiquĂ© et recrachĂ© dans la fureur hermĂ©neutique des Youtubeurs, celui d’une chaussure qui, par un miracle de la physique, tient verticalement. Une chaussure dressĂ©e debout montre la tension du sol et du ciel. Son symbole indique alors qu’on ne va pas Ă  la montagne sans ĂȘtre charpentier, Carpenter appariĂ© Ă  Spielberg. Ce qui se cache dans le ciel dans Nope - © Universal Pictures France Le pĂšre des Haywood est jouĂ© par Keith David, un acteur vu chez John Carpenter, avec le rĂŽle de Childs dans The Thing 1982 et celui de Frank Armitage dans They Live – Invasion Los Angeles 1988. Jordan Peele lui offre la carrure symbolique d’un ancien gĂ©ant faisant liaison dans l’ordre des Ăąges et des successions, qui sont des histoires de cinĂ©ma et de gĂ©nĂ©alogie. Il lui donne mĂȘme en modĂšle l’affiche d’un film fĂ©tiche, Buck et son complice 1972 jouĂ© par Harry Belafonte et Sidney Poitier qui l’a rĂ©alisĂ©, rarissime western tournĂ© et interprĂ©tĂ© par des afro-Ă©tasuniens. Le pĂšre est celui dont la parole ouvre au fils qui s’en souvient la voie d’une comprĂ©hension de la nature animale du flĂ©au s’abattant sur eux. On demeure dans la tradition patriarcale du western Ă  laquelle met du temps Ă  consentir Emerald qui a cru par frivolitĂ© et esprit publicitaire pouvoir s’en dĂ©marquer, qui rattrape de justesse Angel Torres, un garçon Ă©pris d’ufologie et dont la maĂźtrise des camĂ©ras numĂ©riques va servir aux Haywood, et dont sont exclus tous les autres, chef opĂ©rateur qui se la pĂšte en venant du vrai grand cinĂ©ma documentaire et patron d’un parc Ă  thĂšme dont la foirade rĂ©pĂšte en pire celle de la sitcom. On serait bien en peine de voir en quoi Jordan Peele ferait montre avec Nope de quelque progressisme que ce soit. Pourtant, Nope y tient dire non comme l’indique son titre Ă  la maniĂšre des vieux cow-boys, c’est dire non au spectacle dĂ©cervelĂ© au nom de la grandeur hollywoodienne du western qu’un John Carpenter a su maintenir dans le cinĂ©ma de science-fiction, d’épouvante ou d’horreur. Bon, on doit quand mĂȘme l’admettre, le non s’entend davantage comme un peut-ĂȘtre bien que oui Ă  Spielberg. Si la patte du chimpanzĂ© enragĂ© le fait ressembler Ă  l’extraterrestre de 1982, le prĂ©dateur finit bien sĂ»r vaincu en Ă©clatant, libĂ©rant la mĂȘme matiĂšre grise que le Grand blanc des Dents de la mer3. Peau noire et blanc de l’Ɠil AmbiguĂŻtĂ©, on l’a dit, on le redit. Comment croire en effet Nope, un film qui n’a de cesse de rĂ©pĂ©ter qu’une sociĂ©tĂ© bruyante Ă  dessein, les personnages s’interpellent en criant dans le dĂ©sert et voyante toutes les baudruches publicitaires et colorĂ©es s’abandonne sans le savoir au despotisme des grands prĂ©dateurs venus de l’espace, alors que lui-mĂȘme est un blockbuster qui s’expose comme un festin audiovisuel ? Le plus important se joue ailleurs comme la vĂ©ritĂ©, qui se tient juste en dessous du grand cinĂ©ma qui fait Ă©carquiller les yeux en tenant du bon cinĂ©ma quand il en fait voir le blanc. L’important ne dure que quelques instants, qui sont dĂ©cisifs. L’important consiste dĂ©jĂ  Ă  inscrire la fiction dans la lutte entre deux rĂ©gimes de reprĂ©sentation, invisibilitĂ© du despote ou du tyran et imperceptibilitĂ© de ceux qui lui opposent une rĂ©sistance d'oĂč l'Ă©lection par le prĂ©dateur d'un terrain de chasse qui apparaĂźt comme une tache aveugle sur Google Maps, difficile Ă  la localisation par satellite. L’important consiste plus prĂ©cisĂ©ment alors Ă  dĂ©placer tout l’arsenal des effets spĂ©ciaux la nuit amĂ©ricaine est pluvieuse et la pluie est affectĂ©e d’une mobilitĂ© rĂ©sultant des allĂ©es et venues du monstre, comme Ă  en rabattre sur le spectaculaire afin de prioriser les ressources du son qui sont toujours bonnes pour l’imagination le mĂ©lange au mixage des bourrasques et des feulements mĂ©talliques et gutturaux du prĂ©dateur fonctionne Ă  plein. Alors arrive le plus beau, qui est le plus tĂ©nu. est dans sa voiture, devine qu’au-dessus de son habitacle se trouve le monstre, sort quelques secondes pour vĂ©rifier son intuition, rentre Ă  nouveau dans le vĂ©hicule. Et le gars reste placide. La placiditĂ© lui vient du western en l’immunisant contre l’hystĂ©rie qui forcĂ©ment ravage sa sƓur. La fratrie figure elle-mĂȘme la polarisation Ă  laquelle se plie Nope, gesticulation spectaculaire et gravitĂ© de la morale pragmatique et terrienne du western. Surtout, roule des yeux. Ce roulement d’yeux fascine, c’est la plus belle chose venue cette annĂ©e de Hollywood. Pourquoi ? Parce qu’à ce moment-lĂ , le seul dĂ©sir de Jordan Peele c’est de maintenir le spectacle Ă  l’extĂ©rieur, de le contenir hors-champ au profit d’une toute petite chose qui est tout, les yeux de son acteur, le blanc de l’Ɠil surtout qui vaut mieux que tous les effets spĂ©ciaux. Ce blanc de l’Ɠil est simple et magnifique. Il est un peu de blancheur perçant l’imprĂ©gnation profonde du sombre et le beau est qu’un Noir l’irradie. Ce blanc l’est aussi saisi Ă  rebrousse-poil d’une vieille tradition raciste, celle du roulement d’yeux des Noirs dans la nuit dont ils sont les rois. Le cinĂ©ma, qu’est-ce donc sinon une question de dosage ? Entre Steven Spielberg et John Carpenter ou entre Cowboys et Extraterrestres revu et corrigĂ© par le minimalisme relatif de Signes 2002 de M. Night Shyamalan. Au contact retrouvĂ© d’ parangon de placiditĂ©, on a vu aussi Emerald baisser le volume. Le western oblige au pragmatisme qui est un soin, y compris contre l’enflure spectaculaire et hystĂ©rique. Le magicien dose ainsi ses rĂ©fĂ©rences et ses effets en se souvenant dĂ©jĂ  qu’il y a, dans l’Ɠil du cyclone de son film, la rĂ©fĂ©rence culturelle ultime aux États-Unis, la citation des citations Le Magicien d’Oz, avec ses tourbillons de sable qui emportent au loin ses victimes, avec ses ballons et son hĂ©roĂŻne dont le prĂ©nom renvoie Ă  la CitĂ© d'Ă©meraude, avec ses magiciens qui se rĂ©vĂšlent des faussaires jouant des rideaux et des manettes et cachĂ©s derriĂšre leurs machines. Alors, Jordan Peele lĂąche la vĂ©ritĂ© comme un vent, un pet la baudruche a enflĂ© et si elle Ă©clate aprĂšs ĂȘtre si haut montĂ©e, la partie retombant au sol est un bibendum kitsch en forme de cow-boy. Du trou Ă  la margelle, un vacuum Le prĂ©dateur de Nope lui-mĂȘme s’avĂšre ĂȘtre un leurre. S’il s’apparente d’abord Ă  une soucoupe volante des plus classiques, des troubles de la digestion l’obligent Ă  se dĂ©plier en dĂ©voilant un ballon dirigeable. Le monstre venu de l’espace est un hybride figuratif plutĂŽt inventif, ça change, tout Ă  la fois bouche conduisant Ă  une poche digestive, anus reliĂ© Ă  un gigantesque sac en plastique, Ɠil comme un aĂ©rostat. Ou bien un super-aspirateur de l'espace. En anglais on appelle ça un vaccum. Dans un trou, on peut faire passer beaucoup, la voracitĂ© du regard du spectateur et celle des entrepreneurs de spectacle qui veulent le gaver. Dans le trou de Nope passe en accĂ©lĂ©rĂ© une histoire des images mobiles, qui commence avec Eadweard Muybridge, se poursuit avec le tournage ironique d’une publicitĂ© cachant en rĂ©alitĂ© un rĂ©sumĂ© en miniature du film fond vert, animal qui soulĂšve du sable, dispositif spĂ©culaire, s’essaie sans discontinuer au dosage des Ă©quilibres entre Spielberg et Carpenter, Signes et Cow-boys et Extraterrestres, la science-fiction et le western, pour se finir au bord d’un puits. Du trou Ă  la margelle, on a cru partir des Dents de la mer pour approcher via Carpenter de Hatari ! 1962 de Howard Hawks4. On aura dans l'intervalle enfilĂ© quelques perles lever les yeux pour voir le blanc de l’Ɠil et d’autres qui ressemblent davantage Ă  des perlouzes l’opĂ©rateur venu du documentaire, qui se prend pour Werner Herzog en regardant sur sa moviola Ă  l’ancienne des films de Jean PainlevĂ©, est happĂ© par le nĂ©ant qu’il y a dans son Ɠil. Du trou Ă  la margelle, on est en rĂ©alitĂ© parti du prĂ©-cinĂ©ma pour finir Ă  la tĂ©lĂ©vision d’Oprah Winfrey, le dernier Ă©cran fantasmĂ© par Emerald espĂ©rant capturer une image du monstre. Du trou Ă  la margelle, les origines du cinĂ©ma mĂšnent Ă  la tĂ©lĂ©vision, station terminale. Donner raison Ă  est la duplicitĂ© d’Emerald, et de Jordan Peele qui, Ă  la fin, lui donne finalement raison. Se tenir au bord du trou, soit Ă  la margelle, c’est voir aussi que le puits est Ă  l’autre bout un vacuum. On apprend que Jupiter’s Claim » est devenu une vĂ©ritable attraction foraine du parc Universal. Comme dans Nope, son thĂšme est celui de la ruĂ©e vers l’or. Le chimpanzĂ© de la sitcom qui s’appelle Gordy a peut-ĂȘtre craquĂ© aussi parce qu’il en a eu marre Ă  la fin d’ĂȘtre payĂ© en monnaie de singe. Poursuivre la lecture autour du cinĂ©ma de Jordan Peele Thibaut GrĂ©goire, Us de Jordan Peele LittĂ©ralement, la voix des sans voix », Le Rayon Vert, 23 mars 2019.
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OĂčse trouve le VĂ©lo Club du Tour de France 2021 ? DĂ©part du Tour de France 2021 donnĂ© le 26 juin Ă  Brest. OĂč se trouve le ballon dirigeable du Tour de

Accueil Sport ParThomas Liabot ABONNÉS ConfrontĂ© Ă  des contraintes sanitaires inĂ©dites, France TĂ©lĂ©visions devrait modifier son dispositif sur le Tour de France. L'arrivĂ©e Ă  Paris du Tour 2019. AFPL'Ă©dition du Tour de France 2020 sera dĂ©cidĂ©ment trĂšs spĂ©ciale. DĂ©jĂ  reportĂ©e Ă  la fin du mois du 29 aoĂ»t au 20 septembre, la Grande Boucle sera organisĂ©e dans des conditions sanitaires trĂšs strictes. AprĂšs de longues discussion avec ASO, l'organisateur du Tour, France TĂ©lĂ©visions a dĂ©cidĂ© de revoir son dispositif technique "Nous nous acheminons vers un plan B, avec les commentateurs Ă  Paris", explique au JDD Laurent-Eric Le Lay, le directeur des sports de France TĂ©lĂ©s. Le quatuor de commentateurs, composĂ© d'Alexandre Pasteur, Laurent Jalabert, Marion Rousse et Franck Ferrand, restera donc en studio, loin de la route du "VĂ©lo Club" reste aussi Ă  quaiLe VĂ©lo Club, le magazine diffusĂ© aprĂšs chaque Ă©tape, devrait aussi ĂȘtre tournĂ© Ă  Paris, et non plus sur les lieux de l'arrivĂ©e. Le reste du dispositif ne change pas pour France TĂ©lĂ©visions Thierry Adam et Thomas Voeckler seront au plus prĂšs de la course sur les deux motos du groupe, et les interviews des coureurs seront assurĂ©es sur place au dĂ©part et Ă  l'arrivĂ©e de la course par Rodolphe Gaudin et Nicolas Geay, dans le respect des mesures de distanciation physique. MalgrĂ© ce protocole inhabituel, le patron des sports de France TĂ©lĂ©s se dit "confiant sur les audiences" du groupe durant le plus lusÀ Lourdes, l’eau de la discorde enquĂȘte sur un business opaque Guerre en Ukraine doit-on craindre un deuxiĂšme Tchernobyl Ă  Zaporijjia ? La baisse des carburants s’installe-t-elle pour durer ?Ce que les scientifiques savent des piqĂ»res de moustiques et de leurs consĂ©quencesRodĂ©os sauvages une Marseillaise a fait condamner l’ÉtatVariole du singe l’épidĂ©mie est-elle dĂ©jĂ  hors de contrĂŽle ? Guerre en Ukraine pourquoi la France n’a-t-elle pas su amener la paix comme en GĂ©orgie en 2008 ?États-Unis aprĂšs la perquisition de son domicile en Floride, Donald Trump tente de calmer le jeuAbonnez-vousSuivez-nous

Lepeloton du Tour de France s’est Ă©lancĂ© mercredi Ă  la sortie de Saint-Gaudens pour rejoindre Peyragudes Ă  l’issue de la 17e Ă©tape sans le Polonais Rafal Majka, prĂ©cieux lieutenant de Tadej Pogacar en montagne. Majka, ancien vainqueur du GP de la Montagne, souffre d’une blessure au muscle de la cuisse suite Ă  l’incident mĂ©canique

Crever le plafond, comme un ballon Le cinĂ©ma hollywoodien est un territoire immense, et immensĂ©ment sinistrĂ©. Non pas qu’il y manquerait des capitaux, au contraire, l’hyper-capitalisation y rĂšgne en maĂźtre. C’est justement le problĂšme quand la rentabilisation exploite jusqu’à Ă©puisement les imaginaires, siphonnĂ©s par une culture n’ayant plus d’autre aiguillon que celui de son auto-reproduction. Comme les colonies hollywoodiennes sont trĂšs avancĂ©es en ayant depuis longtemps pĂ©nĂ©trĂ© le cerveau-monde, le dĂ©sastre est planĂ©taire. La culture saturĂ©e, qui ne l’est que d’elle-mĂȘme en Ă©tant le symptĂŽme d’une immanence saturĂ©e, est la culture d’un capitalisme devenu nĂ©crocapitalisme1. Il suffit de s’intĂ©resser au cas d’une production comme Batgirl 2022 d’Adil El Arbi et Bilall Fallah, produit par DC Films et propriĂ©tĂ© du nouveau conglomĂ©rat Warner Bros. Discovery. Les executives de la multinationale en ont condamnĂ© la sortie parce que son coĂ»t Ă©valuĂ© Ă  80 millions de dollars est ou bien trop Ă©levĂ© pour une diffusion en vidĂ©o Ă  la demande, ou bien trop bas pour une exploitation classique en salles. Si Hollywood reste encore le nom d’un monument, celui d’une industrie qui a pu s’enrichir de l’art des artisans y travaillant, elle ne dĂ©signe plus aujourd’hui qu’accumulation monumentale de ruines. C’est dans ce contexte, de surcroĂźt aggravĂ© par les effets de la crise sanitaire qui profitent aux plateformes en sabrant de moitiĂ© les recettes mondiales, cinĂ©ma d’auteur comme blockbuster, que l’on doit apprĂ©cier Nope, le nouveau film de Jordan Peele. AprĂšs le carton public et critique de Get Out 2017 suivi, dans une moindre mesure, par celui de Us 2019, Nope impose dĂšs sa premiĂšre semaine de sortie son auteur au rang de grand sauveur d’une industrie qui saurait encore allier l’intelligence au divertissement, raflant au passage le titre Ă  M. Night Shyamalan dont la juvĂ©nilitĂ© aura pris un sĂ©rieux coup de vieux avec Old 2021. Le truc, c’est qu’il le sait, et peut-ĂȘtre mĂȘme ne le sait-il que trop bien. Jordan Peele est en effet exemplaire d’un cinĂ©ma si conscient de lui-mĂȘme qu’il doit accomplir des prouesses pour rĂ©ussir Ă  retomber simplement sur ses pieds. Jouant le joker du second degrĂ© en ne perdant pas la main d’une volontĂ© de sĂ©rieux, amusant la galerie en menant par le bout du nez les blasĂ©s, jonglant avec des rĂ©fĂ©rences partagĂ©es tout en tentant de tirer son Ă©pingle d’un jeu biaisĂ© tant son champ aura Ă©tĂ© balisĂ©, dansant de part et d’autre de la ligne sĂ©parant l’humour de l’horreur, Jordan Peele gonfle Ă  chaque nouveau film les ambitions et les budgets tout en sachant tirer profit d’une Ă©conomie narrative oĂč la suggestion fait monter les enchĂšres du diffĂ©rĂ©. La grenouille et le bƓuf, la fable de Jean de La Fontaine est inĂ©vitable, elle jouit d’ailleurs d’une infaillible actualitĂ©, on l’avait dĂ©jĂ  remarquĂ© chez Gaspar NoĂ©. Ce qui diffĂ©rencie Jordan Peele de ce dernier, c’est que chez lui l’idĂ©e en est assumĂ©e afin d’en rĂ©dimer la hantise, mĂȘme si l’assomption n’est jamais qu’une maniĂšre, moins innocente que perverse, d’amplification d’une impossible conjuration. On ne peut pas ne pas voir en effet que le finale de Nope tient dans l’explosion en plein vol d’un ballon de baudruche, dĂ©truit par l’absorption fatale d’un autre. Ce qui a raison du mal venu d’ailleurs, c’est un artefact flottant et kitsch de la culture saturĂ©e, qui raconte toujours au fond la mĂȘme fable hollywoodienne, celle d’une industrie qui pourrait tout assimiler sans craindre d’éclater. L’équilibriste du blockbuster qui fait lever les yeux en dĂ©signant le ciel a besoin pour cela d’avoir les pieds bien arrimĂ©s sur la terre. Parce que lever les yeux au ciel n’est pas sans danger, le risque Ă©tant avec la voracitĂ© celui de l’indigestion. Avoir les yeux plus gros que le ventre est une expression commune au français et Ă  l’anglais. Nope est un film littĂ©ralement gonflĂ©, qui ne raconte rien sinon ce qu’il en est des blockbusters crevant les plafonds avant d’éclater comme des ballons. Les renversements du remplacement RĂ©sumons les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Get Out, c’est l’actualisation de L’Invasion des profanateurs de sĂ©pultures 1956 de Don Siegel au prisme de la question raciale, c’est aussi la relecture pop de Peau noire, masques blancs 1952 de Frantz Fanon. Les ombres du slasher s’y sont vues Ă©lucider par un projecteur mettant l’accent sur l’impensĂ© racial des fictions paranoĂŻaques qui dĂ©lirent hyperboliquement l’autre sans se prĂ©occuper de leur blanchitĂ© propre. La mĂ©taphore des Noirs Ă  l’extĂ©rieur mais Blancs Ă  l’intĂ©rieur aux États-Unis, on les appelle les Bounty », en Grande-Bretagne les Oreo » est paradoxalement gĂątĂ©e par un reste d’essentialisation racialiste les Noirs Ă  l’extĂ©rieur devraient l’ĂȘtre aussi Ă  l’intĂ©rieur que dĂ©ment fermement la conclusion du livre de Fanon. Us, c’est la lutte des classes au miroir du doppelgĂ€nger, opposant les modĂšles Ă  leurs doubles qui les envient. Le ressentiment des simulacres tient toutefois lieu d’argument consensuel au sein du rĂ©pertoire hollywoodien, exemplairement dans Joker 2019 de Todd Phillips. Si, d’un cĂŽtĂ©, Us dĂ©politise son sujet en usant d’une psychologie sociale vieillotte, de l’autre il fait d’un Ă©vĂ©nement mĂ©diatique inconsistant Hands Over America » en 1986 la matrice d’une parodie rĂ©vĂ©lant Ă  quel point une scĂšne culturelle de charitĂ© dĂ©diĂ©e Ă  l’union nationale est pure facticitĂ©. Us, le titre dit nous en français, mais Us c’est aussi un bout de USA, un nous qui ne l’est donc qu’à moitiĂ©, le nous d’une AmĂ©rique divisĂ©e. Un bout chantĂ© dans le hit I Got 5 on It » de Luniz, l’autre qui reste en travers de la gorge de Red, le double d’AdĂ©laĂŻde qui se rĂ©vĂšle le double de son double. Get Out et Us auront Ă  leur maniĂšre proposĂ© la table d’un mythe rĂ©actionnaire contemporain, celui du grand remplacement », tantĂŽt parce que la substitution se fait au bĂ©nĂ©fice de la domination raciale renforcĂ©e spoiler ! y compris avec l’argument de la tolĂ©rance, tantĂŽt parce que les doubles veulent prendre la place des rĂ©fĂ©rents spoiler ! afin de corriger l’injustice d’une inversion primitive. L’horreur, c’est concrĂštement qu’un afro-Ă©tasunien se perde dans les ruelles d’une banlieue rĂ©sidentielle WASP ; c’est, plus allĂ©goriquement, qu’un double rĂ©clame vengeance pour avoir Ă©tĂ© le modĂšle ayant perdu dans son enfance sa place de rĂ©fĂ©rence. L’horreur, ce n’est pas tant le remplacement que le refoulement d’un remplacement originaire dont ses relances sont factices. Les larmes qui roulent des yeux exorbitĂ©s de leur protagoniste respectif, jouĂ© l’un par Daniel Kaluuya un acteur anglais d’origine ougandaise et l’autre par Lupita Nyong’O une actrice mexicaine d’origine kĂ©nyane, sont devenues la signature du cinĂ©ma de Jordan Peele qui dirige des acteurs Ă  la peau noire trĂšs foncĂ©e, en sachant trĂšs bien que la pigmentation et le degrĂ© de mĂ©lanine, autrement dit le colorisme sont des questions politiques aussi2, ayant pour figure-limite celle de Michael Jackson, assumĂ©e dans Us avec un T-shirt, plus allusivement dans Nope avec l’apparition d’une femme dĂ©figurĂ©e. Les larmes versĂ©es le sont donc aussi pour l’icĂŽne pop sacrifiĂ©e sur l’autel de la whiteness », de la dĂ©pigmentation exigĂ©e par l’hĂ©gĂ©monie hollywoodienne de la blanchitĂ©. AprĂšs avoir jouĂ© avec les conventions du cinĂ©ma d’horreur ou fantastique pour en retourner la peau et rĂ©vĂ©ler avec un inĂ©gal succĂšs leur biais refoulĂ©, tensions raciales et question sociale, Jordan Peele revient avec Nope. Entre-temps, il a gĂąchĂ© ses talents dans des projets tous azimuts, production de films et de sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es comme La QuatriĂšme Dimension en 2019 et Lovecraft Country en 2020, qui partagent la mĂȘme ambition de soumettre les rĂ©cits originaux ou les imaginaires hĂ©ritĂ©s dans l’administration systĂ©matique d’un message dont l’antiracisme a au moins le mĂ©rite d’ĂȘtre problĂ©matique, tantĂŽt en sanctionnant des afro-Ă©tasuniens ayant cru ingĂ©nument avoir soldĂ© les comptes de l’histoire du pays Candyman de Nia DaCosta, 2019, tantĂŽt en dĂ©douanant la police de sa participation au racisme institutionnel ou systĂ©mique BlacKkKlansman de Spike Lee, 2018. Lever les yeux au ciel dans Nope - © Universal Pictures France Nope voudrait remettre les choses en place et, partant d’un scĂ©nario convenu du type Cowboys et Envahisseurs de Jon Favreau, 2011, faire tomber la foudre de quelques fondamentaux. Le film de Jordan Peele est en effet hantĂ© par un autre type de substitution, le remplacement des hĂ©ritiers d’un art du spectacle enracinĂ© dans une morale pragmatique, les pieds sur terre, par ceux qui misent frivolement sur les vertiges du dĂ©collage sans penser Ă  un moment ou Ă  un autre Ă  l’atterrissage. Pouces en l’air Avec Nope, Jordan Peele bombe Ă  l’évidence le torse. 68 millions de dollars de budget, pellicule 65 mm. et format IMAX, 700 plans dĂ©volus aux effets spĂ©ciaux aprĂšs tout le genre l’exige, il s’agit dĂ©sormais de s’attaquer Ă  la science-fiction. Une banale histoire d’agression extraterrestre dans le dĂ©sert californien a le jabot gonflĂ© par le mĂ©ta-cinĂ©ma dont la borne est fixĂ©e rien moins que par le premier film supposĂ© de l’histoire du cinĂ©ma, deux secondes d’un jockey noir sur un cheval dont Jordan Peele, dans Nope, imagine la gĂ©nĂ©alogie en redonnant par le jeu de la fiction une identitĂ© Ă  celui dont l’histoire n’aurait pas retenu le nom. La succession dans l’usage des camĂ©ras numĂ©riques puis analogiques maniĂ©es par un opĂ©rateur reprĂ©sentant avec morgue le cinĂ©ma documentaire alors qu’il cachetonne dans l’industrie publicitaire rĂ©sume au galop une histoire des images mobiles qui trouve son point de culmination avec l’attraction foraine d’un puits servant Ă  tirer le clichĂ© de ses usagers. Refaire le film d’Eadweard Muybridge, qui date de 1887, avec l’économie actuelle du blockbuster farci de CGI tĂ©moigne d’une pachydermie qui, tour d’esprit spĂ©culaire oblige, se reconnaĂźt dans l’agresseur lui-mĂȘme, identifiable tantĂŽt Ă  un ballon de baudruche gĂ©ant, tantĂŽt Ă  une poche trouĂ©e. Si dans Nope, Jordan Peele, tel un basketteur professionnel, fait tourner sur son index le ballon des hypothĂšses caractĂ©ristiques de l’ufologie, c’est pour retenir que l’envahisseur n’est pas une espĂšce intelligente, seulement un Ă©norme prĂ©dateur qui s’est trouvĂ© un territoire de chasse privilĂ©giĂ© du cĂŽtĂ© du dĂ©sert d’Agua Dulce. Surtout, la grosse bestiole Ă  l’effrayante voracitĂ© se cache dans les nuages. L’image du nuage dont l’immobilitĂ© dĂ©voile un leurre est l’intelligent catalyseur de la dĂ©bauche d’effets spĂ©ciaux. C’est que le ciel est truquĂ©, autrement que dans Truman Show 1998 de Peter Weir, mais quand mĂȘme. Il y a une semblable dĂ©fiance Ă  l’égard du ciel au nom d’une critique du spectacle. Au-dessus le ciel est truquĂ©, au-dessous le dĂ©sert est vrai. Le ciel, c’est pourtant l’endroit que l’on aime regarder, les cieux des promesses de la religion, le soleil couchant Ă  l’horizon des cartes postales estivales. Le ciel est immense au pays de la skyline, surtout Ă  Hollywood oĂč filmer en contre-plongĂ©e relĂšve de l’obligation rituelle. Nope serait alors Ă  sa maniĂšre comme une rĂ©ponse au cynisme rĂ©cent de Don’t Look Up 2021 d’Adam McKay. Ici, le ciel qui invite Ă  lever les yeux, d’autant plus quand il est filmĂ© en format IMAX, est un piĂšge pour le regard auquel il faut opposer la maĂźtrise du sol et de la gravitĂ©. C’est au sol que l’on apprend Ă  dresser les chevaux en identifiant les foyers de leur animalitĂ©, territorialisation instinctive et rĂ©action violente au dĂ©fi des regards. Ne pas cĂ©der Ă  l’attrait du ciel en gardant les yeux rivĂ©s sur le sol, c’est redonner du poids Ă  une science-fiction enflĂ©e par la culture saturĂ©e en le retrouvant du cĂŽtĂ© du western, on y reviendra. Entre les personnages de Nope, le partage des eaux, autrement dit des bons points s’effectue ainsi. La fratrie des Haywood, hĂ©ritiĂšre d’une prestigieuse gĂ©nĂ©alogie de cinĂ©ma en voie d’épuisement, peut en effet se mĂ©fier des semblants du ciel en gardant les pieds sur terre. Elle y a travaillĂ© grĂące au dressage des chevaux qui est un apprentissage de soi, une praxis immunisant contre les mirages. Daniel Kaluuya dispose ainsi de cette placiditĂ© Ă  laquelle doit apprendre Ă  se ranger sa sƓur Emerald Keke Palmer, plus excentrique et soignĂ©e de son hystĂ©rie. On n’insistera pas sur le fait que l’actrice a la peau plus claire que celle de son partenaire, on n’épiloguera pas davantage sur le fait qu’Emerald soit lesbienne. Qui voit du wokisme » chez Jordan Peele se fourre le doigt dans l’Ɠil, lui qui en serait un pourfendeur ironique les wokes » ont chez lui le goĂ»t du Bounty, dĂ©jĂ  avec ses excellents sketchs comiques avec Keegan-Michael Key, Key & Peele 2012-2015. A contrario, le voisin qui tient le parc Ă  thĂšme, Ricky Jupe » Park Steven Yeun, a le bastringue organisĂ© pour faire du ciel un terrain canonique de profitabilitĂ©. Les panneaux publicitaires et leurs pendants en ballons dĂ©signant l’horizon de l’index, ses gestes mĂȘmes quand il adresse des pouces en l’air aux Haywood, tĂ©moignent de ce goĂ»t amĂ©ricain du ciel, cette propension dont tout le cinĂ©ma de Steven Spielberg organise la gestion quand ses hĂ©ros se dressent, les yeux Ă©carquillĂ©s, regardant dans la direction de ce contrechamp qu’il nous faut forcĂ©ment dĂ©sirer tant il nous fait dĂ©jĂ  bander. Pourtant, Jupe » aurait dĂ» prendre au sĂ©rieux le nom qu’il a attribuĂ© Ă  son barnum, Jupiter’s Claim ». Il aurait dĂ» tirer autant une bien meilleure leçon d’un traumatisme d’enfance quand, sur le tournage d’une sitcom Ă  laquelle il participait, un chimpanzĂ© effrayĂ© par un ballon ayant Ă©clatĂ© dans les cintres du studio a pĂ©tĂ© les plombs en massacrant la plupart des acteurs. Ce qui monte au plafond comme ce qui tombe du ciel peut crever en libĂ©rant des foudres violentes. La bĂȘtise de Jupe », lĂ©gĂšrement adoucie par la beautĂ© de l’acteur, sert toutefois par dĂ©faut l’agencement du Meccano. Pouces en l’air, c’est Ă  l’inverse faire Ă©galement une pause. C’est retrouver un sens non de l’inertie mais de la gravitĂ© quand l’allĂšgement finit par se confondre avec un Ă©videment qui trouve son image cauchemardesque dans la bĂ©ance gloutonne de l’extraterrestre. Ce qui tombe du ciel, c’est aussi du plastique et de la petite monnaie. C’est le dollar qui tue le pĂšre Haywood en lui fendant l’Ɠil droit. La monnaie de singe rĂ©tribue des spectacles comme des outres engorgĂ©es de nĂ©ant. Pouces en l’air, ça donne une blague aussi quand le prĂ©dateur dĂ©gobille Ă  un peu Ă  la maniĂšre du monstre de The Host 2006 de Bong Joon-ho, c’est surtout dans la gerbe des matĂ©riaux artificiels qui polluent nos existences en les rendant peut-ĂȘtre inassimilables pour le ventre dĂ©licat des aliens. La montagne et le charpentier Le savoir-faire est roublardise dans la maĂźtrise de l’exercice de style, cow-boys et aliens, la science-fiction retrouvant de son pragmatisme terrien grĂące aux cavalcades du western. Mais la virtuositĂ© trouve sa consistance dans une gravitĂ© morale qui compense quelque peu les hoquets de la frivolitĂ© et les ambiguĂŻtĂ©s de l’entertainer. Celui qui fait la morale au spectacle fait de cette moralisation un adjuvant sĂ©rieux au spectacle qui, la fin en est l’aveu, ne l’aura pas Ă©tĂ©. Jordan Peele veut bien en effet faire la morale au spectacle, il tape dans les sitcoms dont les singeries finissent dans une sauvagerie qui traumatise les enfants, il fait la nique aux parcs Ă  thĂšme qui reprĂ©sentent d’abord une domestication humaine se croyant bĂȘtement immunisĂ©e contre les excentricitĂ©s du dehors et les imprĂ©visibilitĂ©s du rĂ©el, il prend fait et cause pour la dĂ©fense des animaux, les chimpanzĂ©s comme les chevaux. Tout cela ne l’empĂȘchera pas de livrer un grand spectacle organisĂ© dans la mort d’un prĂ©dateur qui consiste aussi dans la capture de son image. Nope paie rubis sur l’ongle ses dettes Ă  Steven Spielberg, Les Dents de la mer 1975, Jurassic Park 1993 et La Guerre des mondes 2005. Sa stratĂ©gie consiste cependant Ă  poser que cela ne saurait suffire. Les accords majeurs ont besoin aussi d’harmoniques mineures et si Spielberg nomme littĂ©ralement la montagne ludique qu’il faut conquĂ©rir pour traverser la stratosphĂšre, le ciel est un leurre que l’on corrige en gardant les pieds sur la terre. Au leurre on doit alors opposer un sol. La montagne ne va pas sans le charpentier. C’est ainsi que prend son sens un symbole dĂ©libĂ©rĂ©ment appelĂ© Ă  ĂȘtre mastiquĂ© et recrachĂ© dans la fureur hermĂ©neutique des Youtubeurs, celui d’une chaussure qui, par un miracle de la physique, tient verticalement. Une chaussure dressĂ©e debout montre la tension du sol et du ciel. Son symbole indique alors qu’on ne va pas Ă  la montagne sans ĂȘtre charpentier, Carpenter appariĂ© Ă  Spielberg. Ce qui se cache dans le ciel dans Nope - © Universal Pictures France Le pĂšre des Haywood est jouĂ© par Keith David, un acteur vu chez John Carpenter, avec le rĂŽle de Childs dans The Thing 1982 et celui de Frank Armitage dans They Live – Invasion Los Angeles 1988. Jordan Peele lui offre la carrure symbolique d’un ancien gĂ©ant faisant liaison dans l’ordre des Ăąges et des successions, qui sont des histoires de cinĂ©ma et de gĂ©nĂ©alogie. Il lui donne mĂȘme en modĂšle l’affiche d’un film fĂ©tiche, Buck et son complice 1972 jouĂ© par Harry Belafonte et Sidney Poitier qui l’a rĂ©alisĂ©, rarissime western tournĂ© et interprĂ©tĂ© par des afro-Ă©tasuniens. Le pĂšre est celui dont la parole ouvre au fils qui s’en souvient la voie d’une comprĂ©hension de la nature animale du flĂ©au s’abattant sur eux. On demeure dans la tradition patriarcale du western Ă  laquelle met du temps Ă  consentir Emerald qui a cru par frivolitĂ© et esprit publicitaire pouvoir s’en dĂ©marquer, qui rattrape de justesse Angel Torres, un garçon Ă©pris d’ufologie et dont la maĂźtrise des camĂ©ras numĂ©riques va servir aux Haywood, et dont sont exclus tous les autres, chef opĂ©rateur qui se la pĂšte en venant du vrai grand cinĂ©ma documentaire et patron d’un parc Ă  thĂšme dont la foirade rĂ©pĂšte en pire celle de la sitcom. On serait bien en peine de voir en quoi Jordan Peele ferait montre avec Nope de quelque progressisme que ce soit. Pourtant, Nope y tient dire non comme l’indique son titre Ă  la maniĂšre des vieux cow-boys, c’est dire non au spectacle dĂ©cervelĂ© au nom de la grandeur hollywoodienne du western qu’un John Carpenter a su maintenir dans le cinĂ©ma de science-fiction, d’épouvante ou d’horreur. Bon, on doit quand mĂȘme l’admettre, le non s’entend davantage comme un peut-ĂȘtre bien que oui Ă  Spielberg. Si la patte du chimpanzĂ© enragĂ© le fait ressembler Ă  l’extraterrestre de 1982, le prĂ©dateur finit bien sĂ»r vaincu en Ă©clatant, libĂ©rant la mĂȘme matiĂšre grise que le Grand blanc des Dents de la mer3. Peau noire et blanc de l’Ɠil AmbiguĂŻtĂ©, on l’a dit, on le redit. Comment croire en effet Nope, un film qui n’a de cesse de rĂ©pĂ©ter qu’une sociĂ©tĂ© bruyante Ă  dessein, les personnages s’interpellent en criant dans le dĂ©sert et voyante toutes les baudruches publicitaires et colorĂ©es s’abandonne sans le savoir au despotisme des grands prĂ©dateurs venus de l’espace, alors que lui-mĂȘme est un blockbuster qui s’expose comme un festin audiovisuel ? Le plus important se joue ailleurs comme la vĂ©ritĂ©, qui se tient juste en dessous du grand cinĂ©ma qui fait Ă©carquiller les yeux en tenant du bon cinĂ©ma quand il en fait voir le blanc. L’important ne dure que quelques instants, qui sont dĂ©cisifs. L’important consiste dĂ©jĂ  Ă  inscrire la fiction dans la lutte entre deux rĂ©gimes de reprĂ©sentation, invisibilitĂ© du despote ou du tyran et imperceptibilitĂ© de ceux qui lui opposent une rĂ©sistance d'oĂč l'Ă©lection par le prĂ©dateur d'un terrain de chasse qui apparaĂźt comme une tache aveugle sur Google Maps, difficile Ă  la localisation par satellite. L’important consiste plus prĂ©cisĂ©ment alors Ă  dĂ©placer tout l’arsenal des effets spĂ©ciaux la nuit amĂ©ricaine est pluvieuse et la pluie est affectĂ©e d’une mobilitĂ© rĂ©sultant des allĂ©es et venues du monstre, comme Ă  en rabattre sur le spectaculaire afin de prioriser les ressources du son qui sont toujours bonnes pour l’imagination le mĂ©lange au mixage des bourrasques et des feulements mĂ©talliques et gutturaux du prĂ©dateur fonctionne Ă  plein. Alors arrive le plus beau, qui est le plus tĂ©nu. est dans sa voiture, devine qu’au-dessus de son habitacle se trouve le monstre, sort quelques secondes pour vĂ©rifier son intuition, rentre Ă  nouveau dans le vĂ©hicule. Et le gars reste placide. La placiditĂ© lui vient du western en l’immunisant contre l’hystĂ©rie qui forcĂ©ment ravage sa sƓur. La fratrie figure elle-mĂȘme la polarisation Ă  laquelle se plie Nope, gesticulation spectaculaire et gravitĂ© de la morale pragmatique et terrienne du western. Surtout, roule des yeux. Ce roulement d’yeux fascine, c’est la plus belle chose venue cette annĂ©e de Hollywood. Pourquoi ? Parce qu’à ce moment-lĂ , le seul dĂ©sir de Jordan Peele c’est de maintenir le spectacle Ă  l’extĂ©rieur, de le contenir hors-champ au profit d’une toute petite chose qui est tout, les yeux de son acteur, le blanc de l’Ɠil surtout qui vaut mieux que tous les effets spĂ©ciaux. Ce blanc de l’Ɠil est simple et magnifique. Il est un peu de blancheur perçant l’imprĂ©gnation profonde du sombre et le beau est qu’un Noir l’irradie. Ce blanc l’est aussi saisi Ă  rebrousse-poil d’une vieille tradition raciste, celle du roulement d’yeux des Noirs dans la nuit dont ils sont les rois. Le cinĂ©ma, qu’est-ce donc sinon une question de dosage ? Entre Steven Spielberg et John Carpenter ou entre Cowboys et Extraterrestres revu et corrigĂ© par le minimalisme relatif de Signes 2002 de M. Night Shyamalan. Au contact retrouvĂ© d’ parangon de placiditĂ©, on a vu aussi Emerald baisser le volume. Le western oblige au pragmatisme qui est un soin, y compris contre l’enflure spectaculaire et hystĂ©rique. Le magicien dose ainsi ses rĂ©fĂ©rences et ses effets en se souvenant dĂ©jĂ  qu’il y a, dans l’Ɠil du cyclone de son film, la rĂ©fĂ©rence culturelle ultime aux États-Unis, la citation des citations Le Magicien d’Oz, avec ses tourbillons de sable qui emportent au loin ses victimes, avec ses ballons et son hĂ©roĂŻne dont le prĂ©nom renvoie Ă  la CitĂ© d'Ă©meraude, avec ses magiciens qui se rĂ©vĂšlent des faussaires jouant des rideaux et des manettes et cachĂ©s derriĂšre leurs machines. Alors, Jordan Peele lĂąche la vĂ©ritĂ© comme un vent, un pet la baudruche a enflĂ© et si elle Ă©clate aprĂšs ĂȘtre si haut montĂ©e, la partie retombant au sol est un bibendum kitsch en forme de cow-boy. Du trou Ă  la margelle, un vacu

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Leplus grand quiz de France sera lancé cet automne, sur TF1, avec Alexia Laroche-Joubert, Jean-Pierre Foucault et Christophe Dechavanne qui, dÚs la rentrée, seront présents dans 5 grandes villes de France pour rencontrer les candidats. Les sélections sont ouvertes à tous : 10 questions, 10 bonnes réponses et direction les épreuves
Le LCA 60T mesure 154m de longueur pour 40m de hauteur et est dotĂ© d'une capacitĂ© d'emport de 60 tonnes. - Flying WhalesL'entreprise française Flying Whales va construire une ligne de production de ballons dirigeables en Nouvelle-Aquitaine. Les engins, qui devraient effectuer leurs premiers vols en 2022, sont destinĂ©s Ă  assurer un moyen de transport Ă©colo pour des charges lourdes ou salon du Bourget, en plus des avions, drones ou encore hĂ©licoptĂšres, les ballons dirigeables font aussi l'actualitĂ©. L'entreprise parisienne Flying Whales littĂ©ralement "baleines volantes" a annoncĂ© avoir choisi la Nouvelle-Aquitaine pour dĂ©velopper sa future ligne de production de dirigeables, parmi six rĂ©gions en concurrence."La rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine a su monter la meilleure proposition tant sur le plan technique, que social, environnemental ou financier", a indiquĂ© SĂ©bastien Bougon, prĂ©sident de Flying Whales. La rĂ©gion, qui avait dĂ©jĂ  accompagnĂ© la sociĂ©tĂ© lors d'une premiĂšre levĂ©e de fonds en 2017, a de nouveau participĂ© Ă  l'augmentation du capital. Aucun montant n'a Ă©tĂ© implantation est l'occasion pour la rĂ©gion de renforcer l'Ă©cosystĂšme industriel local, car Flying Whales a besoin de partenaires pour rĂ©aliser la motorisation, la propulsion, la charpente et toute la technologie embarquĂ©e. Entre 200 et 300 emplois directs vont voir le jour. Un plan de formations va ĂȘtre mis en place pour rĂ©pondre au besoin de compĂ©tences de ces lieu de construction de l'usine n'est pas encore choisi, deux sites en Gironde sont Ă  l'Ă©tude. Le cahier des charges est en effet complexe, car il faut disposer d'un espace suffisant pour construire des hangars de 200 mĂštres de long et de 60 mĂštres de haut. Il faut aussi disposer d'un accĂšs Ă  l'espace aĂ©rien. Le choix sera arrĂȘtĂ© d'ici la fin de l'annĂ©e, avec une mise en service de la ligne de production en 2021 et le premier vol de dirigeable est prĂ©vu pour autres sites pour le marchĂ© amĂ©ricain et asiatiqueCette ligne de production est dĂ©diĂ©e Ă  la construction du LCA 60T, un dirigeable mesurant 154m de longueur pour 40m de hauteur et dotĂ© d'une capacitĂ© d'emport de 60 tonnes. Ses systĂšmes de propulsion et de treuillage lui permettent d'ĂȘtre chargĂ© et dĂ©chargĂ© lors d'un vol a Ă©tĂ© conçu au dĂ©part pour rĂ©pondre au besoin de l'Office national des forĂȘts, qui est confrontĂ© Ă  des soucis de transport du bois dans les zones d'extraction difficile d'accĂšs. Mais ses capacitĂ©s peuvent rĂ©pondre Ă  plein d'autres cas de figure de transport de charges lourdes ou volumineuses se trouvant dans des situations enclavĂ©es, comme des pales d'Ă©oliennes. Autre avantage un faible coĂ»t et une faible empreinte future ligne de production pourra construire jusqu'Ă  12 appareils par an, qui seront destinĂ©s au marchĂ© europĂ©en. Un accord vient Ă©galement d'ĂȘtre signĂ© avec le QuĂ©bec pour installer une ligne de production qui approvisionnera le continent amĂ©ricain. Un troisiĂšme site de production sera construit en Chine pour couvrir les besoins en Asie.
LesdĂ©buts du Tour de France. Les Ă©tapes de nuit ont Ă©tĂ© supprimĂ©es dĂšs 1905, l’annĂ©e oĂč un premier relief fait son apparition dans le Tour de France, Ă  savoir le ballon d’Alsace. En 1906, le parcours quitte pour la PremiĂšre fois les frontiĂšres nationales en franchissant la frontiĂšre franco-allemande. Le premier passage dans les PyrĂ©nĂ©es
RĂ©servĂ© aux AĂ©ronautique Le dirigeable, qui sert de studio de tĂ©lĂ©vision volant pour une compĂ©tition automobile en Angleterre les 26 et 27 juin, a choisi l’aĂ©roport de Marck comme base arriĂšre, pour Ă©viter que son Ă©quipage ne soit soumis Ă  la quarantaine britannique... Par PubliĂ© le 24/06/2021 L’aĂ©roport de Calais-Marck sera base arriĂšre du mythique Zeppelin NT Goodyear ce 24 juin. Il y a dix ans tout juste, le cĂ©lĂšbre dirigeable aux couleurs de Goodyear faisait une escale technique Ă  l’aĂ©roport de Calais-Marck. C’était l’une de ses derniĂšres apparitions avant une longue absence, du moins en Europe, qui a durĂ© jusqu’en mai 2020. La firme l’a fait revenir, dans une nouvelle version, pour...Article Aujourd'hui 18° Demain 15° . 315 216 482 219 172 414 236 95

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